Cabinet d'avocats AVOTHEMIS > Actualités > Cour d'appel, le dernier baroud du Pr Azzouzi accusé de harcèlement sexuel au CHU
Me Paillard Goustour
Courrier de l'Ouest 09/06/2021

Cour d'appel, le dernier baroud du Pr Azzouzi accusé de harcèlement sexuel au CHU

Cour d'appel, le dernier baroud du Pr Azzouzi accu

Devant la cour d'appel, le dernier baroud du Pr Azzouzi accusé de harcèlement sexuel au CHU

Accusé de harcèlement sexuel, le professeur de médecine Abdel-Rahmene Azzouzi a de nouveau fait face à la jeune secrétaire du CHU qui l'accuse. Une triste histoire où tout le monde perd...

 

Qui se souvient encore du Professeur Azzouzi ? Dans les années 2014-2015, il était souvent question du chef du service urologie du CHU, spécialiste réputé, alors conseiller municipal à Angers dont il avait démissionné en accusant les élus d'islamophobie, défenseur du controversé Tariq Ramadan dans une tribune du Monde des religions, candidat malheureux aux législatives de 2017 (3 % des suffrages dans la 2e circonscription).

Le bouillant praticien avait disparu de tous les radars en 2018, après une plainte pour harcèlement sexuel déposée par une jeune adjointe administrative de l'hôpital, avec le soutien de l'institution et celle du Conseil de l'ordre.

 

"Pour que ça s'arrête"

Il y a deux ans, le 14 juin 2019, le tribunal avait passé condamnation, après un procès-fleuve de plus de 9 heures : 15 000 € d'amende et des dommages et intérêts pour la victime.

Depuis, le CHU a suspendu le professeur Abdel-Rahmene Azzouzi. Officiellement en décembre 2019. Il paraît qu'à 55 ans, il donne désormais des coups de main dans des salles d'opération à l'étranger. Ses traitements du CHU ont été suspendus en mai.

Quoi qu'on en pense, cette histoire est d'abord celle d'un médecin fourvoyé et d'un triste gâchis. Même la victime n'a jamais cessé de dire qu'elle n'a jamais voulu tout ça. "Je voulais juste qu'on me change de service pour que ça s'arrête".

 

Une jeune femme qui résiste

Lui avait fait appel, pour l'honneur sans doute, car la défense de Me Thierry Fillion (du barreau de Rennes) et de Me Nathalie Paillard-Goustour (Angers) va largement excéder le coût de l'amende.

Devant la cour, ce mardi 8 juin, on a donc rejoué la pièce, pour le principe, en moins énervé qu'en première instance, en un peu plus court (huit heures d'audience tout de même), avec un peu moins de témoins de moralité, mais toujours les mêmes détails nauséeux sur les insistantes et manœuvrières nuisances dont sont capables les mâles dominants déçus qu'une toute jeune femme leur résiste.

En appel, les positions de chacun n'ont pas varié. Le professeur a convenu qu'il était certes amoureux mais qu'il n'avait en tête qu'une chaste bluette et démenti toute intention sexuelle. La jeune femme, qui travaille toujours à l'hôpital, a réaffirmé qu'on était au-delà de la drague : "C'était bien du harcèlement sexuel".

La cour rendra sa décision le 28 septembre.

Jean-Yves LIGNEL - Publié le 02/12/2021

 
 
Ordre des Avocats
Avothemis
Barreau d'Angers